El Guion n° 77

Voici des nouvelles récentes des activités au centre infantile. Cette période a été marquée par la visite de l’ambassadeur de France au centre infantile de Los Pinos à l’occasion de la célébration du 30 ° anniversaire de la création du centre à la fin 1988. En réalité, à la fin de 1988, Solidarité-Partage a commencé à financer un lactarium sous une tente de l’armée américaine en bas du quartier, à proximité du fleuve. Ce n’est qu’au début de 1989 que le centre s’est installé sur un terrain dans la quartier de Los Pinos.

 

Nouvelles du centre 9 octobre 2018

Trentième annniversaire du centre infantile

Les nouvelles du 8 au 11 novembre

Activités réalisées au Centre Solidarité Partage

1- Le vendredi 7 septembre, du personnel du Centre de Santé San Benito est venu effectuer une inspection sanitaire des installations du Centre Solidarité. Ils ont versé un liquide dans le bassin en bois pour qu’il n’y ait pas de moustiques. En effet, il y a une recrudescence de dengue, zika et chikungunya et la zone de Los Pinos est celle où le nombre de cas est le plus élevé.

2- Inspection par 3 personnes de la Distrital le mardi 11 septembre : la Licenciada Lourdes Madrid, Carolina Velásquez et Olga Amador. Elles ont observé le travail réalisé en Préscolaire et au Comedor. Elles ont rédigé un rapport et ont rempli une fiche d’accompagnement pédagogique. J’ai porté la copie du rapport à la Direction du District. Les inspectrices ont souligné le travail que fait le personnel, la propreté et le soutien précieux de l’association qui finance le centre. Je leur ai expliqué que le centre n’a aucune affiliation. J’enverrai le rapport.

3- Le jeudi 20 septembre, nous avons donné une conférence pour les parents à propos de 12 symptômes qui peuvent être le signe d’un cancer infantile (maux de tête, ganglions, manque d’appétit, et perte de poids, douleurs articulaires et osseuses..). J’ai d’abord reçu la formation à la Distrital puis j’ai formé le personnel en utilisant le matériel qui nous avait été fourni. Celui-ci a été élaboré par la Fondation Hondurienne pour l’Enfant atteint de Cancer. Les parents ont manifesté beaucoup d’intérêt pour ce sujet parce que Brandon, un enfant qui était en préscolaire est décédé de cette maladie et qu’une autre fillette, Navely, était sous traitement quand elle a été scolarisée en Kinder. Elle s’est remise et est maintenant à l’école primaire.

Il est important que vous sachiez que pour chaque activité que nous organisons, il faut envoyer des preuves à la Distrital : des photographies et la liste des parents présents.

Nous avons également demandé aux parents de participer aux dépenses mais le coût du panier de la ménagère a subi une augmentation due à la hausse du prix des carburants et au taux de change dollar/lempira. Je fais tout mon possible pour équilibrer le budget.

4- Le mercredi 26 septembre, j’ai assisté à la réunion mensuelle du Conseil des Directrices de Préscolaire qui était menée par Madame Elizabeth Cruz car la Licenciada Madrid est en deuil suite à la mort tragique de son mari. Il a résisté quand on a tenté de lui dérober ses biens et cela lui fut fatal.

5- Le mardi 2 octobre,  je suis allée au lycée pour une réunion avec Karine,  afin de planifier la fête des  30 ans du Centre Solidarité. Elle était prévue pour le 27 octobre mais aura finalement lieu le 20 car Monsieur. l’Ambassadeur Pierre Christian Soccoja est disponible à cette date. Le directeur français du lycée l’a contacté.

Les cartons d’invitation seront réalisés par l’assistante de Karine et seront envoyés par mail. La célébration aura lieu de 10 H 30 à 12 H 00 : les deux hymnes nationaux, participation des enfants, brefs discours puis verre de l’amitié. Karine inaugurera également la bibliothèque.

Nous aimerions que Michel, Président de l’association, fasse une présentation que nous pourrions diffuser le jour de la fête. Il peut enregistrer un message et rappeler l’historique depuis la fondation du centre jusqu’à aujourd’hui. Nous attendons votre aide et votre réponse. Merci beaucoup.

Comme il y a de nombreuses choses à prévoir pour cet événement, cela me cause beaucoup de stress même si je peux compter sur l’aide précieuse de Karine. Sur la scène nous accrocherons les deux drapeaux de France et du Honduras.

La « Semaine Morazánica » (*), du 1er au 5 Octobre, était fériée. Il a énormément plu et cela a causé de fortes inondations si bien que le lundi 8 et le mardi 9 les cours ont été suspendus à cause de l’alerte rouge dans trois départements. Toute la population avait en mémoire la tragédie de Mitch il y a 20 ans. Le quotidien El Heraldo a titré « Cauchemar 20 ans après ». Vous pouvez lire l’article sur internet.

A Los Pinos des personnes ont été blessées dans des éboulements mais on ne signale aucun décès.

Le personnel vous salue. Elles vont bien, toutefois la partie arrière de la maison de Cintia a été inondée. Aujourd’hui il a moins plu. Nous espérons que le temps va changer.

Les enfants reviendront en classe le mercredi 10 si l’alerte rouge est levée.

Je vous embrasse.  Con cariño          Teresa

 

Le trentième anniversaire du centre infantile

Tegucigalpa, 5 novembre 2018

A l’attention des membres  du bureau de l’association Solidarité

Je vous salue cordialement et je vous écris pour vous informer des activités du centre infantile Solidarité

Comme vous le savez, le 20 octobre nous avons célébré le 30ème  anniversaire du centre. Sachez que j’ai fait faire une plaque de remerciements pour Aida pour ses 30 ans de travail continu. Au reste du personnel, j’ai donné un diplôme que Daniel et Danielito m’ont aidée à réaliser. Je n’ai pas pu leur donner le jour de la fête car le temps était compté.

L’ambassadeur a fait don de biscuits, de gâteaux et de boissons pour le « vin d’honneur » et au centre nous avons fait des catrachas et de la horchata (une catracha est une tortilla frite avec des haricots rouges et du fromage, la horchata est une boisson fabriquée à base de riz)

Etaient présents : l’Ambassadeur, Clara la chargée des questions de Coopération, les directeurs du Lycée franco-hondurien M. Poggi et Karine, accompagnés de leurs conjoints (Michelle et Lorenzo), deux enseignantes du Lycée; le Président du Patronage, la licenciada Lourdes Madrid pour la Distrital; Lourdes Aguilar en tant que représentante de l’Association des Médecins de l’Hôpital San Felipe, Gladys, Rita et Adavely qui ont enseigné au centre; le personnel actuel, les parents, les enfants et les Guias de Familia. Ce fut un événement très spécial pour la vie du Centre Solidarité. J’ai lu un résumé de l’historique transmis par Sylvie Medina, puis je vous ai remerciés, vous, qui soutenez le centre, puis les autres institutions.

 

Pour moi ce furent des semaines de travail intense toutefois ma crainte a augmenté le vendredi 19 octobre parce qu’au début de la soirée on a annoncé aux informations un nouveau massacre dans un quartier nommé El Carrizal. Huit personnes employées dans le transport public ont été tuées. L’hypothèse est qu’elles ont cessé de payer l’impôt de guerre, une somme exigée par différentes maras. J’ai immédiatement pensé que l’Ambassadeur et tout le groupe allaient annuler leur présence à la fête mais lorsque je suis arrivée au lycée le samedi matin, tous étaient là. Karine, Lorenzo et les deux enseignantes, Sara et Ana, sont montés avec nous. Tous les remerciements vous ont été adressés car vous êtes les acteurs de cette grande célébration.

Désormais nous entamons les activités de fin d’année : l’évaluation des élèves qui commence demain matin, le travail de Noël avec la collaboration des parents, l’évaluation finale avec la démonstration de cours effectuée par des professeurs d’autres centres préscolaires, les rapports statistiques et les comptes-rendus des différentes activités pour la Distrital, la commande des diplômes, la programmation du jour où nous irons à la Distrital en fonction de leurs disponibilités.

En même temps, nous devons avancer avec les préparatifs pour la remise des diplômes qui est prévue le 1er décembre de 9 H 00 à midi pour les classes de KInder et Preparatoria 3 puis de 13 H0 0 à 16 H 30 pour les classes de Preparatoria 1 et 2.

Autre sujet important : la démission de Mariela. Le 17 octobre dernier, elle m’a informée qu’elle cesserait son travail au centre à la fin décembre. En effet, elle doit commencer son stage professionnel en janvier 2019. Il est possible que l’entreprise dans laquelle elle fera son stage l’embauche. Mariela est diplômée en informatique administrative. Elle pleurait et j’ai pleuré aussi. Je lui ai seulement dit que je lui souhaitais le meilleur et que dans la vie il y a des cycles qui se ferment. Elle a indiqué qu’elle touchera un meilleur salaire mais elle regrette de laisser son travail avec les enfants. Je vais voir qui la remplacera en Preparatoria 1. J’ai pensé à Belinda et il faudra que je trouve alors quelqu’un pour gérer le portail. C’est vraiment encore une préoccupation pour moi et je dois trouver une solution avant la clôture de fin d’année. Je vous tiendrai au courant.

Autre sujet important : la salle où est installée la bibliothèque actuellement est inondée. Jesús va aller voir  à l’arrière du bâtiment, où est le terrain de Don Noel.

 

Les autres services fonctionnent très bien. Il est toujours nécessaire de faire des ajustements mais on avance.

 

Le Lycée franco-hondurien a donné une autre maisonnette pour mettre dans la cour, Jesús et l’Abuelo la réparent.

La réunion avec le personnel pour faire le point sur toutes les activités à réaliser pour la fin de l’année scolaire vient de se terminer. Hier, je suis allé à une réunion du Conseil de Directrices de Prébasique. Celle-ci a commencé à 8 H 30 et s’est terminée à 14 H 00. C’est la directrice de la Distrital qui l’a menée et elle a fermé les portes pour que personne ne sorte avant la fin. Nous n’avons pas fait de pause et nous avions l’impression d’être prisonnières mais bon, il faut bien obéir car on nous menace de ne pas signer les diplômes. Je devais transmettre beaucoup de données gérées par le personnel et les maîtresses m’ont aidée en ce qui concerne les informations statistiques de chaque section. Chaque mois, je fournis un rapport, mais il faut toujours que je fasse un tableau comparatif qui permet, ensuite, de remplir le document officiel à transmettre à la Distrital en plus d’une série de documents papiers et numériques. C’est mon travail et je dois le faire.

 

Nouvelles du 8 au 11 novembre

 

Le vendredi 9 novembre, Mariela a demandé à me parler en privé. Nous avons longuement discuté. Elle m’a expliqué que, vu que c’est difficile de trouver un emploi dans le pays, elle sollicitait un congé de 6 mois pour réaliser son stage professionnel, stage au terme duquel elle reprendrait son travail au Centre avec les enfants. Elle ne sait toujours pas si ce stage aura lieu au premier ou au second semestre de 2019. Je lui ai indiqué qu’elle devra prendre sa décision au début du mois de décembre parce que je vais devoir trouver une autre maitresse avant la fin de l’année scolaire. Je lui ai demandé d’écrire une lettre à l’association pour vous faire part de son souhait. Je pense que l’on peut répondre favorablement à sa demande mais il est important qu’elle la fasse par écrit. Je propose que Belinda la remplace et que je trouve quelqu’un pour gérer le portail.

 

J’ai une contusion musculaire au bras droit qui me fait beaucoup souffrir et mon bras est enflé. Samedi, je suis allée consulter Lourdes Aguilar. Elle m’a prescrit des médicaments et je dois également passer une radio.

 

Con cariño                                                                                                    Teresa

Les migrants vers l’Amérique du Nord

En tant que membres de l’Association Solidarité Partage présente au Honduras depuis 30 ans dans le quartier de Los Pinos, la situation nous préoccupe.

Teresa évoque le sujet dans son dernier message et, depuis la mi-octobre, les journaux, notamment Ouest-France, relatent cet exode de nombreux Honduriens à travers le Guatemala et le Mexique jusqu’aux Etats-Unis. « Les gens quittent le Honduras tous les jours, mais c’est la première fois en groupe », explique une volontaire qui aide les migrants.

Le problème des migrants est un sujet qui devrait amener le gouvernement à réfléchir sur sa politique en matière d’emploi. A ce jour, trois compatriotes ont perdu la vie. Dans les interviews, chacun expose les raisons  pour lesquelles il émigre du Honduras et elles sont nombreuses. C’est un exode unique dans l’histoire, les images que vous pouvez voir dans la presse sur internet ou dans les journaux télévisés nous causent une grande peine. Cette situation est difficile. D’un côté, le président Trump a militarisé la frontière sud des Etats-Unis et a indiqué qu’il ne rentrerait plus de migrants dans son pays. De l’autre, le Mexique aide les migrants centroaméricains. Au Honduras, nous vivons dans l’incertitude.

Tegucigalpa, le 13 novembre 2018

[…]Au Honduras il y a beaucoup de gens menacés. Je connais une famille dont la femme tenait une petite épicerie et le mari était chauffeur de taxi. Ils ont été rackettés par les maras qui les ont menacés de mort. Ils ont immédiatement fui du Honduras au Costa Rica et,  de là-bas, ils ont rejoint l’Espagne où ils ont demandé l’asile politique. Ils ont laissé tout ce qu’ils possédaient et leur famille les a aidés à quitter le pays.

Si je ne raconte pas tout ce qui se passe au Honduras c’est que cela me cause beaucoup de peine et pourtant, je rêve d’un pays plein d’espérance malgré toutes les difficultés dans lesquelles nous vivons. [Le 20 octobre], j’ai discuté avec l’Ambassadeur de France qui m’a interrogée à propos de la violence due aux maras. Il m’a demandé si j’avais déjà été rackettée ou attaquée. Je lui ai expliqué qu’un jeune membre d’une bande m’avait appris comment le territoire de la zone était délimité  et que je n’avais jamais été attaquée ni rackettée. Comme ce sujet est délicat, nous l’avons abordé en tête à tête. C’est à cause de la violence qu’il est accompagné d’un garde du corps et qu’il voyage en voiture blindée. Après la fête du 30e anniversaire, Daniel et Jesús sont descendus dans la voiture blanche devant et celle de l’Ambassadeur derrière comme une caravane.

 

 

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